mercredi 22 février 2012

Alpes Maritimes - Plan climat énergie - Ca va être dur !

Il n'est pas question dans cet article de faire un énième constat de notre état planétaire actuelle et à venir concernant le réchauffement climatique et son impact sur le vivant. Je pense que ceux qui n'ont pas encore compris que notre situation est préoccupante et qu'il est important d'agir le plus rapidement possible n'ont pas vraiment l'intention d'ouvrir les yeux afin de repousser au maximum la conservation de petits avantages qui ne leur serviront pas à grand-chose dans un proche avenir.
Le réchauffement climatique est un enjeu mondial. La négociation entre tous les pays concernés durera certainement des années et cela ne doit pas nous être un frein aux actions locales, où un certain nombre de mesures peuvent être mise en place.
La première et j'insiste sur ce point est la lutte contre le gaspillage individuel, chez soi, au travail. Installons des ampoules basse tension, régulons intelligemment notre chauffage et notre climatisation (70 % des dépenses énergétiques de l'habitat), roulons à allure modéré ou encore mieux marchons, cyclons ou prenons les transports en communs, EVITONS A TOUT PRIX DE PRENDRE L'AVION, dans les Alpes Maritimes les émissions de gaz à effet de serre liés au transport aérien représente 42%, 1 480 000 Tonnes d’équivalent CO² (C’est énorme). Investissons dans des installations moins énergivores, évitons les emballages, ne nous laissons pas aller à la surconsommation... Les citoyens auront alors fait une partie du travail (pour les mentalités, la plus grande). Il restera cependant encore beaucoup à faire et là nous passons la main (aveuglément ?) aux politiques locales.
Pour s'alimenter, se loger, se soigner, se déplacer, travailler, se distraire, il faut des producteurs agricoles, des industries, des transports, des infrastructures territoriales ... Tout cela affecte sérieusement le bilan carbone d'un département comme les Alpes Maritimes.
Nous avons une très faible production locale. L'autonomie alimentaire des Alpes maritimes ne durera pas plus de 48H00 en cas de rupture d'acheminement de nourriture. Nous ne consommons que 8% de produits locaux, le reste nous est fourni à grands coups de transports.
La saturation foncière du département en bord de mer demande à la population active de se loger toujours plus loin de son lieu de travail ce qui augmente le nombre de déplacement.
Mais la plus grosse problématique des Alpes Maritimes est que son développement économique s'est essentiellement porté sur le tourisme individuel et d'affaires généré par les nombreuses entreprises de recherche et développement que le territoire héberge et les diverses offres touristiques que la Côte d'Azur propose. Ce mode de développement impacte fortement le bilan carbone de notre département à cause des déplacements de personnes, notamment par avion (mode de déplacement privilégié de nos visiteurs). Ce mode de déplacement représente à lui seul 42 % des émissions de polluants atmosphériques. Ce même nombre d'arrivée en train générerait 100 fois moins de gaz à effet de serre. Le secteur de l'énergie habitat du département représente pour comparaison 320 000 tonnes d'eq. C par an (18% des émissions de gaz à effet de serre).
Le département a mis en place depuis 1 an un PLAN CLIMAT ENERGIE qui les engage à réduire de 20% pour 2020 nos émissions de gaz à effet de serre. Les politiques ont beau dire que cet objectif est atteignable, personnellement, je pense le contraire. Lorsque l’on est impacté de près de la moitié de nos émissions par une pollution qui ne peux être réduite (transport aérien) et qui va augmenter considérablement dans les prochaines années, notamment en raison du projet « OIN Plaine du var » qui s’efforce de créer un pôle d’affaires internationales, on ne peut plus assurer une réduction de 40% sur les 58% d’émissions restantes.
De plus, aucun projet visant à réduire le fret routier n’est prévu à part la mise en place éventuelle d’un fret ferroviaire. Dans tous les cas, aucun projet de recentralisation de l’agriculture vivrière pour éviter des pollutions atmosphériques. Au contraire, les projets immobiliers actuels réduisent nos espaces agricoles.
C'est peu dire que le conseil général des Alpes Maritimes à une grosse, énorme épine dans le pied en entamant son plan climat énergie.
Basons-nous sur les chiffres du conseil général. Les émissions sur l'ensemble du département sont estimées à 3 500 000 tonnes d'équivalent Carbone par an.
Un article de Nice Matin annonçait le 24 septembre 2010 que le conseil général avait dans sa première année diminué leurs émissions de gaz à effet de serre de 70 000 tonnes d'équivalent Carbone par an. Soit une réduction des nuisances de 2 %, le dixième de l'objectif fixé pour 2020 à 700 000 tonnes.
Parmi les mesures déjà mises en œuvre, le développement des transports collectifs, avec le tramway à Nice et le bus à un euro sur l'ensemble des Alpes-Maritimes (magnifique idée), a participé à la réduction du CO2. Ont également joué les rénovations thermiques de logements et de bâtiments, le recours aux lampes basse consommation, les installations, aidées par le département, de panneaux photovoltaïques et de chauffe-eau solaires. Nous avons noté également la réduction de la vitesse sur le département à 110 km/heure.
Les grandes mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pour l'année 2011 sont la création, à Grasse, d'un funiculaire ou à Nice, d'une seconde ligne de tramway. Une seconde ligne de tramway qui n’est pas encore prête à réduire les émissions et concernant le funiculaire de Grasse, ce n’est que pour éviter aux visiteurs de se garer en ville. Nous n’économiserons que 4 km d’émissions.
Bon on va dire que l'on y croit ! (On ne va pas se faire d'ennemis quand même). Je souhaite néanmoins beaucoup de courage à toute l'équipe du conseil général qui a la charge de ce dossier et c’est vrai que pour ma part, j’aurais préféré entendre des mesures pour produire local et réduire les gaz à effet de serre liés aux transports. Cela pourrait même nous servir au cas où, par hasard, malgré notre intelligence suprême, notre connaissance infinie, nos experts surqualifiés nous voulions investir dans un minimum vital en cas de crise environnementale ou économique plus sévère. C'est vrai que sans aucun partenaire écologique dans les réflexions, on peut avoir du mal à imaginer ces directions.

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